La Grande Vierge d'Einsiedeln. Graveur : Charles Amand-Durand (1831-1905). Technique : Eau-forte héliogravure – gravée sur une plaque de cuivre et imprimée comme une eau-forte ordinaire, selon la méthode standard, sur papier vergé et presse à eau-forte traditionnelle. Marque de la plaque : 14,4 x 23,7 cm. Dimensions de la feuille : 32 x 46 cm. État : bon. Charles Amand Durand (1831-1905) : graveur et artiste novateur et passionné, il a ressuscité les plaques de cuivre et de bois décolorées de divers maîtres anciens des XVe, XVIe et XVIIe siècles, tels que Rembrandt, Albrecht Dürer, Hans Sebald Beham et d'autres. Il admirait leurs plaques de bois et de cuivre, qui, selon lui, avaient pâli sous l'effet du temps et de l'usage, et ne produisaient plus d'impressions de qualité. La Grande Vierge d'Einsiedeln : Au printemps 1465, la célèbre église bénédictine de la Vierge Marie, située dans la ville suisse d'Einsiedeln, fut entièrement détruite par un incendie. Elle attirait des foules de pèlerins, car elle offrait de nombreuses attractions aux touristes pieux, dont une statue de la Vierge capable d'accomplir des miracles. Après l'incendie, les bénédictins lancèrent une campagne pour financer sa reconstruction immédiate. En 1466, la nouvelle église fut remise aux moines et des festivités furent organisées. Cette fête donna lieu à la commande de ce qui est peut-être la plus belle estampe dévotionnelle du XVe siècle. Elle fut réalisée par Maître ES, le plus important graphiste de l'époque. Maître ES n'a pas représenté la légende, mais a conçu une composition où le récit est subordonné à l'élément dévotionnel. La Vierge ne ressemble en rien à la Vierge Noire miraculeuse d'Einsiedeln, et Maître ES ne s'est même pas inspiré d'un bâtiment réel. En fait, il n'a probablement jamais visité la ville. La Vierge trône sur l'autel, entourée de saint Benoît à gauche et d'un ange à droite. Tous deux portent des chandeliers avec des cierges allumés en signe d'honneur. Autour de l'autel, debout ou agenouillés, des pèlerins, reconnaissables à leurs coiffes et à leurs bâtons, se tiennent debout. Sur le balcon, derrière une balustrade et sous un dais triomphal, se trouve le Ciel dans toute sa splendeur. Non seulement le Christ est présent, mais aussi la Trinité entière du Père, du Fils et du Saint-Esprit, ainsi qu'une multitude d'anges.